samedi 30 juillet 2016

Ariane apprend à porter un kimono

Tokyo, au loin, vue du balcon.
La saison des pluies est officiellement terminée à Tokyo, depuis hier ou avant-hier, je crois. On entend les cigales en continu et les grillons la nuit.


C'est aussi la saison des matsuri (les fêtes de quartier) et des feux d'artifice, qui commencent généralement vers 19h30. Il y en a presque tous les soirs depuis une semaine puisque les congés scolaires ont commencé.

Non, on est pas en zone de guerre, c'est juste un feu d'artifice que j'ai essayé de photographier de la fenêtre...

Qui dit matsuri, dit yukata, ce kimono estival dont le nom en kanji signifie "vêtement de bain" puisque c'était l'usage qui était réservé à ce vêtement autrefois - et encore maintenant, on vous en prête une version simplifiée quand vous séjournez dans un onsen. Avec le temps il a gagné en popularité et est devenu le vêtement de prédilection des gens qui visitent les matsuri et autres événements festifs d'été.

Contrairement au kimono, le yukata est porté avec un fond de robe simple sans col et un obi (ceinture) léger, non-rembourré et moins large que la plupart des obi à kimono. En général les yukata sont plus colorés et festifs que les kimonos, quoi que ce ne soit pas toujours le cas. Un yukata peut être porté en guise de kimono si sa texture et son style s'y prête, mais le contraire est impossible.


En tout cas. J'y connais pas grand chose, mais je trouve ça très beau. J'avais porté un yukata à quelques reprises pour aller voir les feux d'artifice il y 2 ans. J'avais appris grâce à Youtube et 2-3 heures de pratique comment le porter et attacher le obi, mais c'était loin d'être parfait.

Cette année, j'ai décidé d'apprendre à porter correctement non seulement le yukata, mais le kimono. J'ai hésité auparavant parce que je me disais qu'une blanche en kimono ça paraissait bizarre mais finalement je m'aperçois que les Japonais ne pensent pas du tout comme ça et que même beaucoup de gens ont de l'admiration et du respect pour quiconque s'intéresse à leur culture et à l'apprentissage de techniques liées aux arts traditionnels.

Tant qu'à apprendre, j'allais apprendre correctement -- au diable Youtube et les manuels d'apprentissage en photos, j'y comprends rien! J'ai cherché des leçons et j'ai finalement trouvée une dame qui donne des cours en anglais chez elle et qui adapte ses leçons aux besoins de sa clientèle. Elle permet aussi à ses clients d'utiliser certains de ses propres kimonos ou items pendant la leçon, question d'essayer avant de se jeter dans les dépenses, qui peuvent être considérables si on porte certains types de kimono. En cherchant en ligne j'ai réalisé qu'il existe des cours avec certificat d'attestation pour les "habilleuses" (entre autres pour les mariages et les studios de photographie), des cours qui doivent être suivis au moins pendant 7 mois pour s'assurer qu'on connait toutes les règles détaillées du port de kimono, car protocole il y a, du moins dans les situations formelles.



Le kitsuke, le port du kimono, n'est plus très à la mode et on comprend pourquoi quand on se retrouve avec une liste d'une vingtaine d'items à se procurer "pour la leçon de base"...
Ma prof a ajouté à la fin du courriel un "Don't be scared!" bien choisi parce que je commençais à me demander dans quoi je me lançais. "Si tu as des dames japonaises plus âgées autour de toi, demande-leur si elles n'ont pas des items à te donner dont elles ne se servent plus". Quelle bonne idée! La grand-mère de Tetsuo est décédée depuis quelques années et son passe-temps était la teinture et la fabrication de kimonos. J'ai poliment demandé à ma belle-mère si elle pouvait me prêter quoi que ce soit et elle était plus que contente de me donner presque tous les items dont j'avais besoin, avant d'ajouter : "Dommage que Grand-mère ne soit plus là, je suis sûre qu'elle te fabriquerait un kimono".

Le cours devait durer deux heures, mais ma prof m'a généreusement gardée une heure de plus parce qu'elle voulait me montrer assez de techniques pour que je sois capable de porter un kimono tout de suite, avec un peu de pratique à la maison. En fait, elle est vraiment passionnée par les kimonos et je crois que ça lui fait réellement plaisir de donner ce cours. Elle est immensement patiente et donne de bonnes astuces et de bonnes adresses pour acheter sans se ruiner.  Pour ceux que ça intéresse, visitez son site ; pour les touristes elle offre aussi des cours simples pour apprendre la base en une visite.

J'ai vraiment aimée mon expérience et je retournerai apprendre comment porter des obi plus compliqués quand il fera moins chaud, car la chaleur accablante de la fin du mois de juillet et du mois d'août explique bien après tout pourquoi on préfère généralement le yukata léger au kimono en été.

Première tentative, chez la prof.

Pratique à la maison... Il y a encore des problèmes, mais bon je suis fière de moi, ça a pas l'air trop fou.
La boucle du obi.


J'ai essayé un ensemble différent aujourd'hui.

dimanche 3 juillet 2016

Hakodate



Nous revenons d'un voyage de 4 jours à Hakodate, la 3e ville en importance de Hokkaido.
Située dans la baie au sud de Hokkaido, Hakodate a été la porte d'entrée des Japonais d'abord (puisque la nation Ainu y habitait bien avant eux) puis des étrangers suite à l'ouverture forcée par l'amiral Perry de ports d'escale en terre japonaise, à la moitié du 19e siècle.

Je voulais depuis longtemps visiter Hakodate, qui a la réputation d'être très belle. Voici quelques photos...

Vue de nuit du Mont Hakodate

Les hangars rouges du vieux port

Anciens magasins d'expo-import dans le vieux port

Vue du vieux port

Côte de Motomachi

Ancien consulat anglais

Ancien hôtel de ville

Vue de l'ancien hôtel de ville

Un des nombreux temples de Motomachi

Vue des portes du temple

Vue du temple

Cimetière des Chinois

Cimetière des "étrangers"

Ancienne maison du magistrat, dans le fort Goryokaku

Douves du Goryokaku

Plan du Goryokaku,  premier fort "à l'européenne" du Japon


Ancienne maison du magistrat (vue de face)





Le transport dans la ville se fait facilement grâce à une ligne de tramway qui la traverse. Il y a aussi des autobus, mais leur passage est plutôt rare (1 à 3 fois l'heure, plutôt qu'aux 5-10 minutes pour le tramway). Une passe tramway journalière est disponible au coût de 600¥.

À Hakodate, et Hokkaido en général, il fait plus frais qu'à Tokyo. Alors qu'il faisait 31 degrés à Tokyo, à Hakodate la température a rarement grimpé au dessus de 22 Celsius de jour et la nuit il faisait franchement "frette" : le soir où nous nous sommes rendus au sommet de Hakodate-san, il faisait près de 5 degrés avec le vent! Il y a une salle chauffée dans l'observatoire mais c'était difficile de relaxer là avec les centaine de touristes excités qui poussent pour avoir accès à une des fenêtres.  La vue en valait franchement la peine, par contre. La guide disait que la visibilité n'est bonne qu'un soir sur quatre, donc nous avons été chanceux. 

Hakodate est connue pour les fruits de mer frais, particulièrement le calmar, qui est pêché dans la baie en cette saison (juillet, aout). On pouvait voir au loin les bateaux de pêche au calmar qui scintillaient la nuit car on attire les calmars à la surface de l'eau en allumant des lumières blanches. Magnifique.



D'ailleurs, les fruits de mer étaient très bons.



Ceci dit, je ne conseillerais la ville qu'à deux types de visiteurs: ceux qui sont férus d'histoire (car en plus d'avoir été un des ports ouverts aux étrangers quand le pays était fermé, la ville a été le théâtre d'une bataille importante qui marquera la fin de l'époque Edo et le début de Meiji -- voir Wikipedia) ou bien ceux qui veulent relaxer dans un onsen.

La ville comporte un quartier appelé Yunokawa, où l'on trouve des dizaines de onsen (bains thermaux naturels). Apparemment c'est un lieu assez connu car on raconte qu'au 17e siècle le seigneur du clan Matsumae aurait été guéri d'une maladie grave en se baignant dans ces eaux. Nous sommes restés dans un très beau hôtel-onsen de ce quartier, avec vue sur la mer et juste pour ça, le voyage en a valut le coup.








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