mercredi 25 août 2010

Télévision japonaise

On peut en rire un peu....

Bon, voici un extrait d'une émission ''talk show'' de la Fuji-Telebi, selon un modèle vraiment populaire au Japon. Vous verrez que c'est pas mal plus coloré que ce qu'on voit en Amérique du Nord.



Et pas mal insipide aussi, si vous voulez mon avis...
L'émission date d'il y a environ 1 semaine et demie... J'ai pas ouvert ma télévision après ça, j'ai fini par comprendre que ça vaut pas la peine....

Voici une annonce en prime, dans un style typiquement japonais (coupures et montage beaucoup plus rapide que ce à quoi on est habitués).





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(+Sayonara+) The End / Owaru





Mon dernier repas japonais, commandé en japonais à l’aéroport de Narita...



Je m’obstine à parler japonais aux employés de l’aéroport... je ne veux pas croire que je quitte vraiment, alors je rallonge mes heures passées au ‘vrai Japon’, même si l’aéroport n’a rien de très japonais (sauf les messages enregistrés en anglais avec un accent japonais terrible).


J’ai l’impression que je suis arrivée au Japon hier. Ce que j’ai vécu ici durant le voyage, tout se mélange dans ma tête comme si ça faisait partie d’une longue journée, peut être une longue semaine, pas plus. Je ne peux pas croire que je rentre déjà à Montréal.


‘’Isashiburi’’, ‘ça fait longtemps’’, c’était vraiment le cas mais ça n'a pas pris une heures, après mon arrivée au Japon, pour que je me sente comme chez moi. Je pensais que je ne retrouverais pas le pays que j’ai tant aimé il y a deux ans, que les choses seraient beaucoup moins excitantes sans l’effet de nouveauté... Mais non! Tout était toujours aussi excitant, et mon voyage a été fantastique (sauf ce seul jour passé au lit à cause des médicaments auxquels j'ai mal réagi).



Que je sois à Kyushu, dans le Kansai, dans les îles de la mer de Seto ou à Tokyo, les gens ont toujours été vraiment gentils avec moi et j’ai rencontré plein de personnes que je ne pourrai jamais oublier. Les gens ont plus tendances à venir vers vous ici et ils sont très curieux (que ce soit bon ou mauvais, par moments). Ce matin encore, quand je marchais dans mon quartier pour une dernière fois en essayant d’oublier que je partais, un inconnu m’a proposé de faire un tour de voiture avec lui pendant sa pause de repas. La situation était plutôt étrange (awkward), mais j’étais reconnaissante qu’on m’offre ainsi une possibilités de me changer les idées.



J’ai peur en écrivant ceci que les gens que j’aime à Montréal pensent que je leur fausserais compagnie n’importe quand pour partir au Japon, que je n’ai aucune attache à Montréal. Ce n'est pas le cas et j’ai vraiment hâte de passer du temps avec vous à Montréal, ne vous inquiétez pas!


En même temps, j’ai le même sentiment qu’après mon dernier voyage: je ne pourrai jamais être Japonaise mais....

Mais c’est dommage.


Bizarrement, pendant mon voyage, beaucoup de gens m’ont dit très sérieusement que j'avais le caractère d’une Japonaise et que je vivrais bien ici...


Bien, certainement, si je n'étais pas carrément illétrée dans ce langage. Pratiquement incapable de lire (les kanjis du moins), niveau de langage d’un enfant de 3 ans.... (j'ai testé en écoutant des émissions qui leur étaient adressées -_- )... Et c’est pas comme si c’était un langage qui s’apprend bien en deux, trois, quatre ans... Croyez-moi, (pour lire) ça prend énormément de temps...



En tout cas... Je laisse derrière moi Anayika et Florian qui ont un visa de travail d’un an, alors je leur souhaite la meilleure des chance, encore bien du plaisir et puis, qui sait, de trouver une façon de me prouver que je pourrais les rejoindre et tenter ma chance comme eux, un jour (mais pour l’instant y'a la maîtrise, qui ne fait que commencer).



Ja! Ima kaeru... Isashiburi montorioru!!!!


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samedi 21 août 2010

Shoji Ueda



Je voulais simplement partager avec vous une de mes photographies préférées, que je viens de retrouver sur internet.



My Wife in the Dunes III, 1950. Shoji Ueda

Politique japonaise

Bon, ce matin encore le camion des ultra-nationalistes est passé sous ma fenêtre avec ses hauts-parleurs. Pour une fois, le fou à bord ne criait pas ; il faisait juste jouer une chanson. Je l'ai cherchée et je crois l'avoir trouvée sur Youtube, je vous laisse regarder le vidéo avec les traductions et les images d'archive, c'est plutôt troublant.

Notez que la chanson est composée en 1937, donc pour la guerre sino-japonaise. La chanson mentionne la ''Grande paix asiatique'' (le chanteur dit quelque chose comme ''je sais, du fond de mon coeur, que je me bats pour la paix de l'Asie''... les mots utilisés en japonais sont plus chargés d'émotion que ceux qui existent pour les traduire en anglais). La version que j'ai entendue ce matin était un enregistrement dans lequel des femmes aussi chantaient, sur un ton réservé aux chansons traditionnelles japonaises, ce qui met un petit doute dans mon esprit. Dans tous les cas, les paroles étaient très semblables.

Donc pour en revenir au camion, ça en dit long sur ce qui se passe dans ces milieux au Japon en ce moment. Vous savez peut être que le premier ministre, Naoto Kan, s'est excusé officiellement à la Corée du Sud lors du 100e anniversaire du traité d'annexation Japan-Corée ( Japan-Korea Annexation Treaty... je ne suis pas sûre de la traduction correcte du terme), la semaine dernière.
Le lendemain, je visitais les parcs du Palais Impérial et nous entendions un autre fou-furieux gueuler dans ses hauts-parleurs, avec un ton de chien enragé. Je ne comprenais pas ce qu'il disait mais j'imagine que c'était en lien avec ce qui venait de se passer.

Des fois je me sens comme dans un autre pays que le Japon, ou plutôt dans le Japon d'une autre époque. Je trouve incroyable qu'en 2010 certaines personnes croient encore aux conneries qui étaient divulguées par les gouvernements fascistes qui étaient au pouvoir au Japon pendant la première moitié du 20e siècle. Déjà que j'ai de la difficulté à en croire mes oreilles quand j'entends quelqu'un en Amérique du Nord dire que la bombe atomique était un ''mal nécessaire'' (vous me direz que c'est une question d'opinion, peut-être, mais la ligne est mince des fois entre opinion et idée forgée par la propagande...), mais j'entends des trucs encore plus stupides venant de ces groupes-ci, ici à Tokyo...

Il faut dire qu'avec Shintaro Ishihara comme gouverneur de la ville les choses vont très mal...
(Ouverture des parenthèses pour répéter quelques un de ses propos des dernières années: ''Le massacre de Nankin est une fiction!'' , ''Arrêtons de donner des visas de travail aux Africains, Dieu sait ce qu'ils foutent dans notre pays!'', et mon préféré, en 2002 quand même: ''old women who live after they have lost their reproductive function are useless and are committing a sin''. N'oublions pas ses ennemis préférés, les Coréens et les descendants de Coréens vivant au Japon, responsable d'à peu près tous les crimes dans la région métropolitaine, selon monsieur...)

À ce sujet, je vous suggère vivement de lire l'excellent blogue d'Eric Robinson, BLACK TOKYO, qui apparaît dans ma barre de liens à la droite de l'écran. Pour les paresseux, www.blacktokyo.com .... VRAIMENT VRAIMENT VRAIMENT intéressant.


Si vous voulez vous faire peur au sujet des roupes de droite au Japon, cherchez Uyoku Dantai sur Internet, et lisez sur la controverse autour du temple de Yasukuni.



Mais bon, en politique comme dans plein d'autres choses, le Japon est le pays des contradictions... Je pense à cette photo de Yukio Mishima que j'ai vue l'autre jour au musée de photographie (photo de Eikoh Hosoe que vous pouvez chercher sur internet facilement-- ORDEAL BY ROSES).

Yukio Mishima a écrit YUKOKU, ''Patriotisme'', une nouvelle racontant le suicide par seppuku d'un officier japonais et de sa femme. C'est une des nouvelles japonaises les plus connues à l'intérieur et à l'extérieur du Japon (ET extrêmement bien écrite). Quelques années plus tard, en 1970, Yukio Mishima annonce publiquement son suicide, apparemment motivé par des idées politiques, avant de s'embarrer dans une salle avec quelques amis, où il se fait seppuku (appelé incorrectement hara-kiri en occident) complet (avec décapitation).

Le dernier discours public de Mishima est en faveur du Japon traditionnel et de l'empereur... Pour un écrivain qui maitrisait l'anglais parfaitement, qui avait vécu hors du pays, ouvertement homosexuel, ayant posé pour du matériel pornographique gay et ayant joué entre autres dans une adaptation filmique d'un livre d'Edogawa Rampo (un écrivain banni par le gouvernement dans les années 1930 à cause, justement, de l'anti-patriotisme de ses livres bourrés de situations érotiques grotesques), disons qu'il y a pour dire le moins, contradiction.

Mishima étant mon auteur préféré, je saute sur toutes les occasions pour en parler... L'autre jour Daigo me disait que Mishima est un genre de héros japonais dont il ne faut pas parler. Les Japonais savent tous qui il est, mais il ne faut pas trop donner son opinion à son sujet, apparemment.

À l'université, j'ai déjà argumenté avec un professeur qui considérait Mishima comme le moins japonais des auteurs japonais... Selon lui, Mishima échappait au style très codifié de la littérature japonaise, qui passe souvent par beaucoup d'observations (exemple parfait: Natsume Sooseki). Mon professeur ne comprenait pas la langue japonaise et ignorait surement le fait que Mishima écrivait ses romans dans une forme de japonais proche du japonais classique, ce qui fait de lui apparemment un auteur difficile, même pour les Japonais. Les traductions des livres de Mishima sont souvent mal faites et c'est pourquoi encore maintenant beaucoup de détails échappent aux lecteurs non-initiés autant à la culture japonaise qu'aux opinions de Mishima lui-même.

Bon, je me demande pourquoi j'ai écrit tout ça.

En fait je suis prise chez moi... J'ai été la clinique avant-hier parce que mon mal de gorge ne se réglait pas, et on m'a prescrit des antibiotiques en plus de... quatre autres médicaments qui ont tous des effets secondaires terribles (pas compris pourquoi on m'a prescrit ça pour une infection à la gorge). Peut être que ce billet de blogue ne fut qu'une longue divagation de mon cerveau fatigué... J'en suis désolée si vous l'avez lu jusqu'à ce point!

Cette nuit je pars pour Kanazawa, voir ma mère d'accueil.

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mercredi 18 août 2010

Du plus haut sommet



Cette nuit, j'ai escaladé le Mt Fuji! Yatta!

Daigo, Florian et moi sommes partis en bus de Shinjuku à 18h et sommes arrivés à 20h à a 5e station de Fuji-san (c'est la station où la plupart de gens commencent leur ascension). La nuit tombe rapidement ici (il fait noir à 19h) et donc nous étions équipés de lampes torches attachées à notre front ET de vêtements chauds parce que contrairement au reste du Japon, sur le Mt Fuji il fait trèèèès froid!

Le début du trajet était pas mal excitant: on voyait des éclairs dans les nuages au loin, et à part ça que du noir... et le ciel étoilé.

Mais la montée devient rapidement difficile (peu après la 6e station, on avertit déjà des possibilités de développer le mal des hauteurs à cause de la diminution de l'oxygène dans l'air), on sue, il fait froid, on voit rien et le sol devient de plus en plus vertical...

Honnêtement, je trouve que Fuji-san a quelque chose de creepy. La foret à sa base, Aokigahara, est un des sites de suicide les plus populaires au monde (environ un corps trouvé par trois jours, parfois plus), ce que je n'arrivais pas à sortir de ma tête quand on la traversait en autobus (apparemment il y a des pancartes dans la foret avec des textes sensés faire changer d'avis aux gens qui en sont rendus là). Ensuite, la montagne apparaît relativement rarement aux gens d'en bas: le sommet est constamment couvert de nuages, donc il faut être très chanceux pour qu'il se dégage quelques secondes, quelques minutes ou même, avec énormément de chance, quelques heures.

J'étais malade en partant... gros mal de gorge et cou congestionné, donc l'ascension n'a pas été des plus faciles. Nous prenions des pauses fréquemment, tel que recommandé, mais je crois que Daigo a quand même souffert du manque d'oxygène.

Les derniers 600 mètres du trajet étaient épouvantables, avec une température autour de zéro degrés (j'étais mal préparée pour ça), du vent parfois assez fort, le vide sous mes pieds (pendant le jour, si j'avais pu voir autour de moi, je crois que j'aurais eu trop peur pour continuer), le bruit un peu épeurant des gens qui respirent des bonbonnes d'oxygène...



J'ai escaladé Fuji-san malgré ma peur des hauteurs parce que c'est vraiment un symbole pour les Japonais. Ici, on dit que c'est un passage obligé pour être un vrai Japonais: plusieurs mythes sont liés à Fuji-san, et c'est aussi le symbole religieux le plus important du Japon. En haut, en plus des cabanes pour les voyageurs, on retrouve un temple et des toriis. Je n'ai pu m'empêcher de ressentir une forte émotion spirituelle, en haut, quand avec de centaines d'autres personnes nous avons regardé le Soleil se lever en bas, à travers les nuages. Je crois que plusieurs personnes montent avec un voeux en tête, et demandent qu'il soit exaucé une fois rendues en haut.



Si vous écoutez le son du vidéo au début de ce message, vous entendrez les Japonais crier ''Banzai!'' (''Mille ans'' ou ''longue vie'') en regardant le Soleil apparaître. Ça m'a fait un peu bizarre, et malgré le fait que l'expression n'est plus vraiment utilisée comme salut à l'empereur, je n'ai pu m'empêcher d'entendre, dans le creux de mes oreilles, l'hymne national japonais.



J'ai aussi vu certains hommes faire l'ascension avec leur jeune garçon (10 ans à peine), et plus ou moins les forcer à monter à un rythme d'adulte (ce qui doit pas être évident pour un enfant, croyez-moi), en leur disant ''Gambatte!!!'' (''Fais de ton mieux!'') quand les enfants s'arrêtaient. Je trouvais ça un peu cruel mais ça semble être une pratique fréquente ici, sûrement un genre de rite de passage.



L'ascension nous a pris 5h30, nous avons attendu le lever du Soleil environ 2-3 heures, puis la descente a pris 3-4 heures. Descendre se fait sur un chemin qui zigzague, un peu moins à pic, mais dans du gravier volcanique qui glisse beaucoup. Nous sommes arrivés en bas à 9h30 du matin, environ.



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vendredi 13 août 2010

Nishi-Nippori, mon quartier



Quelques images de mon quartier...










Un petit message que je peux lire de ma fenêtre.



Signalisation directement devant ma maison, pour ceux qui connaissent un peu mieux Tokyo.

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mardi 10 août 2010

Tokyo Metropolitan Museum of Photography



Je suis retournée au Metropolitan Museum of Photography aujourd'hui (j'avais été voir le World Press Photo en 2008) pour voir deux expos, une de photos par Onodera Yuki (faites vos recherches, elle fait des trucs vraiment fantastiques!) et une qui s'intitulait ''Watashi o mite!'' (''Regardez-moi!''), une étude sur le nu au Japon et ailleurs depuis les tout débuts de la photographie.

Les deux expos étaient franchement superbes, et le musée est en plein milieu du Ebisu Garden, un complexe de tours à bureaux et de bâtiments commerciaux construits selon un design très moderne (voir les photos).

Fait cocasse: une vieille dame (obasan) en chaise roulante visitait l'expo de nus en même temps que moi et en arrivant devant une des photos elle a sifflé. Je crois que ça a mis la gardienne de sécurité mal à l'aise, mais moi je l'ai bien ri.


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lundi 9 août 2010

Odaiba et Fuji Television




Il y a quelques jours, nous avons visité Odaiba et la bâtisse du Fuji Television avec Ken-san, un ami à Anayika.

(Pour les fans de trains et/ou de paysages de ville, je mettrai un vidéo que j'ai pris du premier wagon du métro suspendu qui traverse la baie de Tokyo... En ce moment il ne veut pas se télécharger sur Blogger car il est trop long, je crois).


Autres photos à partir de l'île (créée artificiellement).


Édifice du Fuji-Telebi.



La statue de la liberté... japonaise.



Vue de Tokyo (Gouvernement métropolitain à gauche, Tokyo Tower à droite, en avant le Rainbow Bridge)

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How strange...



J'aimerais pouvoir enregistrer les sons ici...
En ce moment une voiture avec des hauts-parleurs passe dans la quartier. Il y a une minute, elle jouait une chanson traditionnelle japonaise, mais maintenant, le son de la musique est baissé et on entend probablement à un kilomètre le discours du gars... Il crie et a l'air fâché, je n'ai aucune idée de si ceci est une campagne politique ou encore ces gens d'extrême droite qui font des discours ultra-nationalistes. Ce genre de voiture passait souvent à Kanazawa, avec des drapeaux ''à l'ancienne'' (le soleil levant mais entouré de rayons rouges) et les gens baissaient la tête dans la rue quand ça arrivait. Ma mère d'accueil n'a jamais voulu me traduire ce qu'ils disaient, mais c'était pas trop difficile de se faire sa propre idée...

À noter que c'est pas réservé aux ultra-nationalistes. Il y a plusieurs camions communistes qui s'arrêtent au centre-ville depuis des dizaines d'années (regardez le film SANS SOLEIL de Chris Marker, qui décrit Tokyo de façon très poétique).


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Hier c'était dimanche et nous avons finalement rencontré Florian, un ami Français qui avait étudié avec nous à Kanazawa et qui vient habiter un an ici. Avec son ami Jei-san, nous sommes
allés marcher au parc Yoyogi (à Harajuku). Jei est apparemment une célébrité ici auprès des gens qui aiment la cuisine, puisqu'il a longtemps travaillé comme chef cuisinier à des émissions de télé japonaise (des émissions sur la bouffe). Il nous racontait qu'il a déjà été appelé le ''Jamie Oliver japonais'' mais qu'il a pris une longue pause y'a 3 ans et qu'il recommence à travailler maintenant.



Le Yoyogi-koen était moins animé qu'à son habitude mais nous avons quand même fait la rencontre d'un Japonais qui socialisait de façon étrange: il est venu vers nous et nous a serré la main un après l'autre sans rien dire, puis a attendu qu'on dise quelque chose.
Je ne suis même plus surprise par ces attitudes. L'autre jour en sortant d'un night club de Roppongi (à 5h du matin), un salaryman est venu me demander de le prendre dans mes bras, puis quand je l'ai fait il s'est mis à me raconter des tas de trucs sur comment il se sentait généralement dans la vie. Haha, un peu étrange mais bon, vraiment je m'aperçois que les Japonais ne socialisent pas de la même façon que nous...


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dimanche 8 août 2010

Nikko: les plus beaux temples



Le 3 août, Ana avait de la paperasse à remplir avec le bureau de location et devait aller récupérer sa valise ''perdue'' dans les casiers du métro de Tokyo, il y a trois semaines. Je suis donc allée à Nikko pour profiter du dernier jour de ma passe de train...
C'est une petite ville à environ 2 heures de Tokyo, vers l'Est.

Je n'ai pas eu beaucoup de temps pour visiter car je suis arrivée environ une heure et demie avant la fermeture des temples au public, mais l'endroit était vraiment majestueux... De tous les temples vus au Japon, le Toshogu, qui sert aussi de mausolée à Tokugawa Ieyasu, est certainement le plus beau!

En fait, il faut comprendre que quand on parle de ''temple'' ici, on parle généralement d'un complexe regroupant plusieurs bâtiments religieux. Dans le cas du Toshogu, il s'agit d'une douzaine de bâtiments, certains bouddhiques, certains shintos.

Je laisse les images parler pour le reste...


Le pont très connu qui mène au boisé du Toshogu. En fait, pour traverser le pont, il faut payer 500 yens, donc j'ai opté pour l'option plus économique du ''nouveau pont'', à quelques mètres.



La pagode à cinq étages, à l'entrée du Toshogu.






Nikko est connue pour l'incroyable qualité de sa sculpture sur bois, un artisanat local.












Le mausolée de Tokugawa Ieyasu est recouvert de sculptures peinturées
de plus de 100 variétés d'oiseaux.




L'endroit était magnifique et les photos ne rendent pas justice car l'éclairage était très mauvais (c'est dans un boisé, il faisait nuageux)... Si un jour vous débarquez à Tokyo pour quelques temps, passez par Nikko ça en vaut la peine.

Je trouve intéressant qu'ici, les sépultures des ''grands hommes'' soient protégées par des animaux, comme ici le cas avec les oiseaux, les éléphants, les singes, les lions/kirins (animaux mythiques japonais qui ressemblent à un lion) qui sont sculptés sur les bâtiments du temple... Comme quoi la nature importe vraiment, autant dans la religion shinto que bouddhiste, ou même dans la culture japonaise en général.

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vendredi 6 août 2010

Le 6 août...


La une du New York Times, 6 août 1945.
(www.nytimes.com)

jeudi 5 août 2010

Nourriture japonaise



Préjugé Numéro 1 sur le Japon: ''tout coûte cher''.

Mais non! Justement, si vous êtes Nord Américain, la NOURRITURE en tout cas vous coûtera généralement moins cher.
Ici, dans les restos, pas de taxe, pas de pourboire. Il arrive qu'on vous charge un ''table fee'', surtout dans les endroits où on sert aussi de l'alcool, alors il faut se renseigner pour être prudent.
Sinon, les bentos (repas préparés) restent une alternative très abordable, généralement sous les 500 yens.

Par contre, il faut avoir l'esprit un peu aventurier. Si vous ne bouffez que du steak, oubliez le Japon...
La viande rouge est rare. On mange du porc et du poulet, mais attendez-vous à ce qu'on vous présente des morceaux plein de gras, ou bien des plats préparés avec les abats (j'ai goûté un cartilage de poulet l'autre jour...).

Le poisson est beaucoup plus varié qu'à Montréal, mais il ne faut pas craindre les arêtes. Ou les créatures marines que vous n'aviez jamais vues auparavant.



Poulet pré-assaisonné prêt à faire cuire: 250 yens dans une épicerie (moins que 3$, pour une portion qui m'a donné deux repas).


Le sucré est généralement moins sucré: ne vous attendez pas aux gâteaux habituels, vous serez surpris (c'est-à-dire que vous les trouverez à vendre, mais avec un goût très différent qu'à votre habitude). Le sucré prend aussi des formes variées et surprenantes, comme vous pourrez le constatez dans les photos qui suivent...





Pudding à la kabotcha, la citrouille japonaise. Préparé à Hokkaido et absolument délicieux.

Biscuits aux brisures de chocolat et au thé vert matcha: le goût amer du matcha se marrie parfaitement avec le chocolat.

Plus à suivre, j'ai acheté un assortiment de friandises japonaises populaires...

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Je vous avais mentionné les restos indiens: ce soir nous avons essayé celui à coté de chez nous avec Ken-san, un ami à Anayika qui a passé la journée avec nous. Pour 1400 yens nous avons eu droit à deux curry, du poulet tandoori, des kebabs, du riz, un énorme pain nan, un dessert (yogourt à la mangue) et un lassi (boisson indienne à base de yogourt). Personne n'a réussi à terminer son assiette mais le tout était absolument succulent!


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Jour 18 et suite: Arrivée à Tokyo


Je suis tannée de nommer les jours (jour 1, jour 2, jours 3...) et je perds le compte alors je vais simplement dire la date, quand ça importe.

Donc je suis partie de Takamatsu en shinkansen (TGV japonais) lundi le 2 vers midi et 5 heures plus tard, je prenais possession des clés de mon appartement au bureau de location de Tokyo.
J'ai pris le métro du bureau (près de Ginza) jusqu'à mon nouveau quartier, Nishi-Nippori, encombrée de ma valise (qui pèse maintenant très lourd puisque je me suis lachée lousse à acheter de la poterie japonaise) et je remercie l'Agence Métropolitaine de transports de Tokyo...
Oui, MERCI, vraiment j'adore le fait qu'il n'y ait pas d'ascenseur ni d'escalier roulant dans plusieurs sorties de métro, et ce même dans des stations importantes -_-.
J'ai eu le plaisir aussi d'entendre le bruit qu'un salaryman fait quand une valise lui passe sur le pied...
Bon, inutile de m'étendre sur les détails: les déplacements étaient vraiment déplaisants.


Tout cela fût par contre très vite oublié quand j'ai vu mon appartement! Le bâtiment est impeccable et notre logement est au 6e, avec accès par un balcon extérieur et vue sur l'autre côté du bâtiment par la fenêtre de la chambre (comprendre: la bâtisse ne fait que la largeur d'un logement, donc nous avons vue sur la cour ET sur la rue).
Du balcon d'accès, je vois une école primaire, les bâtiments environnants (notre bâtisse est la plus haute du quartier) et au loin, la nouvelle plus haute tour de Tokyo (du Japon?) , en cours de construction: le 408e mètre était terminé le jour de mon arrivée, et la tour continue de grimper.




Je suis amoureuse de la place.
Quand le soleil s'est couché, je me suis appuyée sur la balustrade du balcon et j'ai observé le ciel de Tokyo, qui a une couleur incroyable. Comme un bleu azur, mais dans lequel quelques nuages flottent en renvoyant une couleur verdâtre qu'on aurait dit celle des néons, qui forment des genre de bulles colorées autour des grattes-ciels.
Je n'ai jamais vu la ligne où Tokyo se termine. Que j'aille n'importe où, il y a toujours une marrée de bâtiments qui se chicanent le décor jusqu'à la ligne d'horizon.
J'aime vraiment beaucoup cette ville, même si je l'avais un peu oublié.



Notre quartier et incroyable. À une minute de notre appartement, il y a une station de ''sky liner'', un nouveau (2009) métro surélevé et complètement silencieux qui passe directement devant notre fenêtre. À trois minutes de marche, il y a une rue marchande ''à l'ancienne'' et très étroite où les poissonniers, les bouchers, pâtissiers, marchands de kimonos, restaurateurs se partagent la rue. Les gens sont de bonne humeur et tout le monde jase ou roule tranquillement sur son vélo.
Un tas de magasins vendent des bentos, des plats préparés sur place qu'il suffit de mettre au micro-onde pour savourer.
J'ai croisé plusieurs ''étrangers'' qui semblent travailler dans le quartier (des vrais immigrants coréens, chinois, indiens, etc., pas des touristes) et il y a plusieurs restaurants indiens qui m'attirent avec leurs odeurs de curry et de pain nan.
Les bâtisses ont des noms un peu prétentieux ''Cesar Mansion'', ''Seigneurie'', et la nôtre, ''Princess Court Arakawa'' et le tout est très beau, ce qui me fait croire que nous sommes dans un quartier relativement aisé, malgré que notre appartement nous coûte un prix très raisonnable pour Tokyo (108000 yens par mois).

À 15 minutes de marche, la ligne de trains Yamanote, la ligne circulaire qui s'arrête dans toutes les stations importantes de Tokyo.

Vraiment, j'adore cette place.

lundi 2 août 2010

Jours 16-17: Takamatsu et la mer de Seto

Notre dernière destination avant de louer l'appart à Tokyo était la région du Nord de Shikoku, ou plus précisément la mer de Seto, qui sépare Honshu de Shikoku. Nous avons réservé un hôtel au port de Takamatsu (la grosse ville de la région). Nous avons choisi la région car en ce moment et pour 100 jours, a lieu de SETOUCHI ART FEST, un des plus gros festivals artistiques internationaux au Japon.
Je vous encourage fortement à visiter le site web du festival: http://setouchi-artfest.jp/en/

Nous devions nous lever tôt le matin afin de prendre le premier ferry de la journée vers les îles au large, où la plupart des installations ou des activités ont lieu. Le soir de notre arrivée, nous n'avons vu que les expos qui étaient dans le port de Takamatsu, mais le second jour nous avons visité l'île principale, Naoshima. C'est aussi sur cette île qu'on trouve le Benesse Museum of (Contemporary) Art et le Chichu art museum, construit entièrement sous terre par le fantastique et très connu architecte Tadao Ando.

Il y avait aussi sur Naoshima une présentation spéciale d'un théâtre bunraku: c'est le terme qui désigne le théâtre de marionnettes traditionnel au Japon. La pratique de cet ''art'' est extrêmement complexe: chaque marionnette est dirigée par 3 marionnettistes. Le senior de ces marionnettiste a le contrôle de la tête et du bras droit de la poupée: c'est généralement le seul aussi qui a le visage découvert (les 2 autres marionnettistes ont une housse sur la tête).
Le joruri (récitant) narre l'histoire en la chantant sur un ton réservé à la récitation de certains récits traditionnels ainsi que, depuis le 17e siècle, au bunraku. Enfin, des joueurs de shamisen et quelques flutes et percussions traditionnelles sont joués pour accompagner l'histoire.
Le tout donne un résultat assez hallucinant, que malheureusement mes vidéos sont très loin de rendre (attention au son de cacanne.... vraiment désolée).



La particularité du bunraku de Naoshima est que c'est un bunraku FÉMININ (onna bunraku): tous les marionettistes, les joruris et les musisiens sont en fait des femmes. On dit que les femmes de Naoshima pratiquaient cet art bien avant qu'il soit officialisé à Osaka au 17e siècle.





La présentation que nous avons vue était divisée en deux extraits: Ebisu, une comédie (sur un homme qui va à la peche et qui supplie les dieux pour avoir un gros poisson: il l'obtient et le reste de la chanson remercie les dieux), et puis un chapitre d'une pièce dramatique de Chikamatsu Monzaemon dans laquelle une jeune fille est promise (vendue?) par sa mère à un prince, et les deux femmes pleurent leur sort ensemble.



J'ai adoré mon expérience de bunraku et je me sens très chanceuse d'avoir pu voir cela, puisque les bunrakus ne sont joués que dans certaines villes du Japon et à certains moments (de l'été).
Sur la photo ci-haut, on voit toutes les marionnetistes. Celle qui faisait la mère m'a particulièrement impressionnée; j'ai eu l'impression qu'elle pleurait vraiment avec sa poupée vers la fin, tellement elle était émue de son personnage.



(Vue de la terrasse du musée Benesse. Évidemment, pas pu prendre de photos à l'intérieur mais il y avait des pièces que j'ai bien aimé, de Nam June Paik, ''Sonatine for a Goldfish'' et de Bruce Nauman, ''100 Live and Die'', entre autres.)





Les citrouilles de Yayoi sont un attrait touristique populaire de l'île.


Vrais ou faux jeux pour enfants devant la mer, sur Naoshima.



Ma pause insecte: ici une belle mante religieuse de Naoshima. Elle était chétive, elle devrait se trouver un mâle pour bouffer bientôt.




Vue de la mer de Seto.

Ce soir-là nous avons pris un ferry pour aller au port de Uno et voici une des oeuvres qui s'y trouve.




Ça s'appelle Black Porgy in Uno, fait à partir de déchets trouvés dans la mer.


Il y avait un festival à Uno avec des bands qui jouaient alors nous sommes restées en voir un et ''danser'' un peu (dans la mesure du possible: la scène était installée devant un boulevard passant). Un habitant du village est venu nous parler: apparemment il nous avait entendu parler sur Naoshima et se demandait si on venait du Québec. Il nous a dit une phrase en français, puis à continué en anglais. Beaucoup de gens ici connaissent Montréal et savent que c'est francophone, je trouve ça très bien.







I Love Yu (j'aime l'eau chaude), une maison de bain changées en oeuvre d'art. Apparemment à l'intérieur c'est décoré avec des objets ramassés dans d'anciens musées, aussi bien d'histoire naturelle que des musées érotiques (très populaires au Japon).

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Le lendemain: Megijima, Ogijima et Teshima


Seagull's parking lot. L'artiste était là quand nous sommes arrivées.



20th Century recall.


La façade d'un projet de galerie regroupant ces artistes qui exposent dans une école primaire de Megijima pour le temps du festival. J'ai particulièrement aimé le travail de Bill Viola, de Naoyuki Tsuji et surtout Naoki Ishikawa qui faisait un travail vraiment intéressant sur la ressemblance entre les îles et les montagnes (sa thèse étant que finalement, les montagnes ne sont que des îles basées sur un sol ferme).


Vue du haut de Megijima.


Superbe vue des îles dans la mer de Seto.

J'ai pris ces photos d'en haut de Megijima. Nous avons grimpé dans l'espoir de voir les installations qui étaient au sommet, mais une d'elles était décevante.
L'autre avait lieu dans une grotte légendaire japonaise (on raconte que des ogres vivaient là avant et qu'un jeune Japonais, Momotaro, a débarrassé l'île) et elle m'a quelque peu traumatisée, alors je mettrais pas les photos ici. En fait en plus de la visite normale de la grotte sombre, étroite, froide et mouillée, l'artiste a fait des moulages de corps humains en grillage et les a pendus dans des recoins. Apparemment ça représente l'âme des victimes de l'ogre, mais moi ça m'a juste vraiment donné envie de sortir rapidement.


L'info touristique du port de Ogijima, transformé pour le festival.


Takeshi Kawashima ''Drops of Memory''.


Probablement ma préférée... SEA VINE
D'ailleurs l'artiste vient de Kanazawa.


Dans chaque fleur et chaque feuille était peint un paysage côtier...


Un resto changé en oeuvre d'art à Teshima.



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