dimanche 18 novembre 2012

On s'occupe de son jardin...

Aujourd'hui j'ai décidé de désherber l'espace autour de la maison. Je me suis vite mis dedans et j'ai rempli un gros sac de toutes sortes de mauvaises herbes et d'arbres qui ont poussé depuis août (et un vieux magazine porno en décomposition que dieu-sait-qui a enterré dans ma cour - no joke). Ça en fait pas mal...
Avant le passage de l'ouragan Ariane...

Après le passage de l'ouragan Ariane.

 Je suis encore enrhumée et je peux pas vraiment sortir, donc ça a été ma grosse activité de la journée et ça a fait du bien. J'ai aussi essayé de la nourriture reçue en cadeau: un karanka, qui est une sorte de fruit chinois que je n'avais jamais vu.  On l'écrase et on le fait bouillir (écorce et noyau) et ça donne un genre de liquide brun foncé très sucré («400 fois plus sucré que du sucre» et sans calorie, clamait le papier dans la boîte...). Pas aussi mauvais que ça en a l'air.


J'avoue qu'au début j'ai cru que c'était des cocos en chocolat... J'ai été un peu déçue quand j,ai compris que non...

Le fruit en soi. Très léger.

Ce que ça donne, bouilli.

Gâteaux de riz vus au temple l'autre jour... Miam miam!


lundi 5 novembre 2012

Un après-midi tranquille dans Fuchu


Il fait nuageux aujourd’hui, mais j’avais envie de marcher un peu. Je suis passée au bureau de poste puis j’ai emprunté un chemin qui mène vers la rivière... Ça s’est transformé un promenade de deux heures dans mon quartier.

Un peu au Sud de ma maison se trouve une petite rivière. Un parc la longe sur une bonne partie de sa longueur, parfois aménagé, parfois un peu sauvage. J’y avais déjà été en été, mais je suis revenue aujourd’hui et j’ai longée la rivière plus longtemps. Ça m’a permis d’observer attentivement et de découvrir plein de beaux oiseaux que je n’avais pas vus à Tokyo depuis longtemps : hérons, faucon et « bergeronnettes » japonaises (ce qui semble être la traduction française du mot anglais «wagtail»). Beaucoup de pêcheurs étaient installés avec des cannes très longues (6-7 mètres, je n’ai jamais vu ça ailleurs) et la pèche semblait très bonne : littéralement des dizaines de petits et moyens poissons sautaient hors de l’eau à tout moment.



Non, ce n'est pas la rivière, mais un petit ruisseau décoratif aménagé à côté.

Les ponts miniatures qui traversent le ruisseau sont une copie des ponts véritables qui traversent la rivière. Si vous regardez bien, vous verrez le pont «original» de celui-ci en arrière-plan.

Les maisons longeant la rivière.


Je suis revenue chez moi par des petites rues tranquilles longées de belles maisons de tous types d’architectures, avec des chats perchés un peu partout pour une sieste d’après-midi et des arbres remplis de kakis et de mandarines.


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À la maison, Mimi, la chatte de gouttière qui a élu domicile sur la boîte à outils du vieux voisin s’habitue à moi au point où quand je me brosse les dents près de la fenêtre, elle vient regarder (et quêter).


Mimi est curieuse.



samedi 3 novembre 2012

Un après-midi au Jindaiji

Le bâtiment principal du Jindaiji

Près de mon quartier, dans Chofu, se trouve le second plus vieux temple bouddhiste de Tokyo, le Jindaiji. Appartenant à la secte Tendai et construit en 733, son apparence est relativement modeste. Aux alentours, se trouve un vieux quartier marchand, spécialisé en soba (nouilles de sarrasin), avec les moulins et le cours d'eau nécessaires à la fabrication des pâtes sur place. Le tout est très charmant et on se sentirait presque à une autre époque (ajoute à cette impression les marchands de jouets traditionnels et le potier situé juste au centre du «village»).

La façade du bâtiment, avec des Shishis, dragons et Phoenix.


Une petite île au centre du quartier


Deux fabricants de soba se partagent un moulin. Un tanuki géant accueille les visiteurs devant chaque porte.

Nous nous sommes arrêtés à un petit restaurant de soba, avec jardin aménagé.

Vue de notre table...

Réclame du restaurant

Entrée du restaurant

Un excellent sansai soba: pâtes fabriquées sur place et légumes de montagne (fougères, champignons, pois et pousses).

Un très traditionnel soba.



Un de mes artistes de manga préféré, Mizuki Shigeru, habite dans le quartier. Puisqu'il est extrêmement populaire au Japon, surtout pour sa série intitulée "Gegege no Kitaro" (Kitaro le repoussant), on lui a dédiée une petite galerie et une boutique à l'entrée du quartier. Il s'est beaucoup intéressé au folklore japonais, principalement les youkais, ces "monstres" traditionnels présents un peu partout, «si on sait observer». D'un point de vue anthropologique, c'est aussi extrêmement intéressant, car ces créatures prennent des formes différentes d'une région à l'autre et leurs apparitions sont souvent liées à certains phénomènes sociaux ou pratiques ancestrales.

On peut souvent croiser Mizuki Shigeru dans le quartier. Il a perdu son bras gauche (il était gaucher) quand il était soldat en Nouvelle Guinée (voir son manga Opération Mort), pendant la Deuxième guerre mondiale et il est donc assez facile à reconnaître. Apparemment, il a appris à dessiner avec sa main droite dans les années 1950, pour ce qu'on pourrait appeler une forme d'auto-thérapie.


La galerie-boutique Mizuki Shigeru

Kitaro le repoussant et l'Homme-rat, entourés de youkais.






La Gegege-mobile

J'ai pas pu résister...

Carte postale. Kitaro et l'Homme-rat pèchent un kappa.
(Tous droits réservés, 水木プロ)

Un extrait de «Mon ami le kappa» (Tous droits réservés, 水木プロ)

En passant, j'ai commencé ce billet en mentionnant que le Jidaiji est le second plus vieux temple de Tokyo. Savez-vous lequel est LE plus vieux?
Non? C'est le Sensoji de Asakusa, très prisé par les touristes.

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lundi 10 septembre 2012

Apprendre la cuisine japonaise grâce à des kanjis




Je suis souvent frappée par la gentillesse et la politesse des Japonais. Et je crois que même si, dépendant du contexte, il arrive qu’elle soit seulement «de façade», je crois qu’aussi souvent elle est honnête.

Hier, j’étudiais les kanjis dans un café de mon quartier, comme je le fais presque chaque jour. Une vieille dame assise à côté m'observait et à un moment donné, elle m'a tapé sur l'épaule, à pris un stylo et une serviette de table et a écrit le kanji que je pratiquais, en me montrant que je faisais une erreur dans l'ordre d'un des traits. Elle a tenté de m'expliquer en anglais, mais quand je lui ai répondu en japonais, nous nous sommes mis à jaser et 15 minutes plus tard, elle me laissait son numéro de téléphone et son adresse et me demandait de venir souper avec sa famille de temps en temps, en m'offrant de me montrer comment faire de la cuisine japonaise.

Depuis quelques jours, je tente d'ouvrir un compte en banque. À date, trois banques ont refusé car je n'ai pas de hanko: une étampe de son nom, qui sert de signature officielle. Apparemment, avant c'était possible de s'enregistrer avec une signature, pour les étrangers, mais plus maintenant. Après avoir couru à gauche et à droite, j'ai trouvé un hankoyasan (un fabriquant de hanko) qui fera mon hanko sur mesure. En tout cas, je suis assez fière d'avoir été capable de me débrouiller assez bien en japonais pour faire toutes les démarches nécessaires à date. Demain, j'irai ouvrir le fameux compte en banque.
D'ailleurs, en retournant au train, j'entends courir derrière moi et puis une voix de femme dire «okyakusama!» («chère cliente!») : c'était l'employée d'une des banques où j'avais essayé d'ouvrir mon compte, qui en retournant chez elle m'a reconnue. Elle s'inquiétait de si j'avais pu faire faire mon hanko, ce à quoi je lui ai répondu que c'était fait.

Mon manuel de kanji et mes kanji "flashcards"!



vendredi 31 août 2012

Takao-san et le temple des tengus




Dimanche dernier, j'ai escaladé le mont Takao (高尾山) avec deux de mes amis. «Escaladé» est un mot un peu fort, puisque le mont ne fait que 599 mètres...
Situé à environ 50km au sud-est du centre-ville de Tokyo, dans la cité de Hachioji (donc pas trop loin de chez moi), le mont est une destination populaire pour les habitants de Tokyo. Plusieurs temples historiques se trouvent près de son sommet, dont un en l'honneur d'un très vieux tengu* qui vivrait sur la montagne...

[*Un tengu est un kami, ou demi-dieu japonais, présent dans la mythologie shintoïste ainsi que dans le bouddhisme japonais. On s'entend généralement pour le représenter comme un homme-corbeau, ou comme un vieil homme ailé avec un très long nez. Les très anciens contes le représentent comme un être maléfique, mais son image a ensuite évolué pour le changer en protecteur des vertus religieuses, punissant les orgueilleux, les menteurs, les avares...]

Sept chemins peuvent être empruntés pour se rendre au sommet, dont un entièrement pavé. Un remonte-pente et un funiculaire relient la station de train la plus proche aux temples. Nous avons choisi le chemin sur le flanc sud de Takaosan, pas très populaire et en conséquent très tranquille. Seule déception: pas de vue sur le mont Fuji, qui serait plutôt visible du flanc nord.


Chou prend la pose...

À mi-chemin, un belvédère d'où on peut voir les tours de Shinjuku et le Tokyo Sky Tree, entre autres.

Au sommet, un sanctuaire bouddhiste.

Temple shinto apparemment très ancien, reconstruit pendant Edo, avec des gravures sur bois typiques de cette époque, les mêmes qu'on retrouve au temple de Nikko.











Des tengus protègent l'entrée du temple.





Qui veut des sandales?



Un autre genre de tengu.
Un petit autel en l'honneur des renards, présences magiques dans la mythologie shintoïste.