lundi 28 novembre 2011

Fuji-san (encore!)


On a souvent l'impression que les Japonais font un plus gros cas de Noël que les habitants de pays chrétiens, vues le nombre de décorations de Noël et de références à Noël partout dans les rues. Quoi que "ça prend pas la tête à Papineau" pour comprendre que ce sont les magasins qui essaient de créer un buzz, mais que côté intérêt spirituel, religieux, familial, etc... on repassera.


Bon, pour ceux qui se le demandaient, la photo du sapin a effectivement été prise sous la Tokyo Tower, qui par ailleurs a été dépassée en hauteur par le Tokyo Sky Tree, récemment ouvert aux visiteurs.
D'ailleurs, pourquoi le Tokyo Sky Tree fait-il 634 mètres de haut?
Eh bien, les provinces de Tokyo et Saitama étaient anciennement unifiées en un seul territoire appelé Musashi. En utilisant des kanji homonymiques, il est possible d'écrire Musashi en écrivant les trois kanjis nominaux pour 6 (Mu) 3 (sa-n) 4 (shi).
Bon, ce détail intéressera au moins ceux qui étudient le japonais...

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Cette semaine, dans mon assiette:

Du genjiskan, probablement le seul plat japonais à base d'agneau.
C'est un plat traditionnel de Hokkaido, apparemment
le seul endroit où l'on trouve des moutons, au Japon.

Okonomiyaki, mon plat japonais préféré, à base d’œufs et de choux.

Un cochon (en pain) au lard, rapporté du chinatown de Yokohama par ma coloc.

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Dimanche, M. s'est inscrit à un système de "shared cars" (un genre de Communauto japonais) et nous avons été jusqu'à Hakone, à quelques kilomètres de Fuji-san, en longeant la côte Pacifique (par Yokohama et Kamakura).


La plage a Kamakura...



Le lac Ashinoko, près du Mt Fuji. En prime, sur la photo, un bateau étrange.

The Foreign Duck, the Native Duck and God (Ahiru to kamo no koinrokka),
film que j'ai beaucoup aimé, réalisé par Yoshihiro Nakamura.
Les canards du lac Ashinoko m'ont fait pensé à ça.
Canards plongeurs, le calme avant la tempête...
Êtes-vous prêts?
3...
2....
1....

FUJI-SAN!!!!





Notre voiture "partagée", dans le décor.
L'aller-retour a duré près de 12 heures (on a fait plusieurs détours),
en tout 300km.


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lundi 14 novembre 2011

Onsen à Saitama

Il fait encore relativement chaud à Tokyo (environ 20 degrés hier et aujourd'hui), mais dans les prochains jours ça devrait descendre assez vite, selon les prévisions météorologiques.

M. et moi avons profité de cette belle fin de semaine pour faire une activité typiquement japonaise: aller dans un onsen. Les onsen sont des bains thermaux aménagés ou naturels que l'on retrouve généralement loin des centres urbains. La plupart des Japonais croient aux vertus thérapeutiques des bains dans ces eaux à teneur élevée en minéraux et leur fréquentation est considérée comme une activité traditionnelle.

Souvent, le mot onsen qualifie non seulement le fait de se baigner dans les eaux thermales, mais aussi l'environnement relaxant dans lequel l'activité a lieu. Notre sortie de dimanche dans un onsen de la préfecture de Saitama, à deux heures de Tokyo en train, s'accompagnait d'un accueil dans une auberge vieille de plus d'un siècle et d'un repas traditionnel préparé avec des ingrédients frais de la région, servis par des employés d'une politesse exemplaire, tous en kimonos.

L'expérience fût exquise, je laisse parler les photos.


Vues de notre chambre



(La chambre en tatamis)



(Le onsen!!! Avec eau maintenue à 42 degrés...)





Les repas traditionnels sont servis dans le plus d'assiettes possible, qui sont portées à la table une après l'autre (mais ne sont pas retirées avant la fin, même quand elles sont vides).
Le repas que vous voyez photographié en partie ci-haut est un des meilleurs repas que j'ai mangé de ma vie, et sûrement le meilleur que j'aie mangé au Japon.
Au menu:
-Tisane d'herbes locales
-Pudding chaud salé aux légumes de saison
-Troncs de bambou frais couverts de sauce au sésame
-Poisson de rivière entier, grillé dans une pâte de sel
-Carrés de boeuf gras et légumes de saison grillés dans de la pâte miso (dans le réchaud, sur la photo)
-Consommé de lard bouilli avec du daikon (navet japonais)
-Marinades de daikon et autres plants forestiers
-Soupe miso
-Riz
Et pour le dessert, pêche et kiwi couverts d'une purée d'azuki (fève rouge) et pâte de riz sucrée en forme de feuille d'érable.

Bref, j'ai adoré!

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vendredi 4 novembre 2011

Vie de quartier (suite)


Monsieur Chat dont je parlais dans le billet précédent a bien voulu se laisser photographier, il y a quelques jours.






À partir de mon logement, si on marche une dizaine de minutes vers l'Est, on trouve le palais d'Asakasa.


Bordé de somptueux parcs très bien entretenus et surveillé par des centaines de policiers (certains cachés derrière les arbres), le palais a servi de demeure secondaire à la famille de l'Empereur jusqu'à la fin des années 1920 (c'est là que le prince Hirohito a vécu pendant sa régence).

Depuis les années 1970, le palais sert de résidence pour les visiteurs étrangers importants (premier ministres, rois, etc. en visite au Japon). C'est aussi là que se tiennent les sommets internationaux du G8 et de l'APEC (Coopération économique pour l'Asie-Pacifique).

Le bâtiment est apparemment le seul bâtiment officiel japonais a être construit dans le style néo-baroque, comme l'annonce la porte principale photographiée ci-haut. Les entrées secondaires sont de style japonais, comme vous pouvez le voir sur la photo qui suit.


Pour avoir une idée des merveilles qui se cachent dans le palais (fermé au public), vous pouvez consulter l'album-photo officiel.

Finalement, une photographie prise devant le palais, d'un autre édifice assez intéressant:


... On le voit peut-être un peu mal sur cette photo, mais c'est un bâtiment moderne construit sur d'anciennes ruines.


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Dimanche dernier, Mizuki m'a invitée à faire une petite croisière dans la baie de Yokohama.


En avant-plan, le Yume Hama, notre bateau.

Yokohama, vue du quai.

Au coucher du soleil...


En passant devant la grande roue...

Mizuki prend la pose devant le Bay Bridge.

Rue du quai...

Grande finale: un tour de toboggan aérien (le truc rouge que vous apercevez en premier plan), dont je suis sortie verte et pliée en deux...


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vendredi 28 octobre 2011

Vie de quartier

La semaine dernière, j'ai été chercher ma carte de résidence à l'hôtel de ville de Shinjuku. Un petit livret à l'intention des étrangers était distribué, au comptoir. À l'intérieur, des conseils aux résidents étrangers...



Un classique japonais: se mêler de la vie privée des gens sous le prétexte du bon fonctionnement de la vie de quartier. Je comprends le principe et je le respecte, mais j'ai souvent vu comment on peut en abuser...

Par exemple, dans certains quartiers (oui, même à Tokyo), la corvée des vidanges partagées entre voisins: chaque jour de collecte des ordures ou du recyclage (en tout, 4 ou 6 collectes par semaine, dépendant du quartier), selon un ordre pré-établi, un résident vérifie si les vidanges de chacun sont bien triés. Si le tri a mal été fait, la personne en charge cette journée-là peut demander au voisin qui vient porter son sac poubelle de retourner chez lui faire le tri correctement, ou bien le faire lui-même, en ouvrant le sac poubelle sur place et en fouillant. En principe, le règlement municipal veut que les sacs utilisés pour les ordures soient transparents, pour faciliter cette tâche. Je me souviens que quand ma mère d'accueil à Kanazawa arrivait à sa journée de corvée, elle était complètement dégoûtée et découragée de cette coutume.

Aussi, dans les blocs appartements, j'ai souvent vu des trucs du genre "interdiction au locataire de prendre son bain entre 22h et 6h, pour ne pas déranger les voisins" (ou de cuisiner, etc). Cela peut aussi s'appliquer aux maisons: ma mère d’accueil s'est fait dire que le bruit de sa douche dérangeait les voisins après 22h...

C'est un côté étrange de la vie au Japon, mais on s'y habitue... (reste que le contenu de mes kleenex, j'aimerais bien qu'il ne soit pas exposé à tout le quartier).


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Sur une note plus positive, une photo du gâteau de patate douce que notre professeure nous a offert à chacun, cette semaine.



Délicieux! La patate douce est un classique lors des journées froides, au Japon.

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samedi 22 octobre 2011

Cinq kanjis par jour




Cinq kanjis par jour. Ce n’est pas beaucoup, mais c’est assez pour m’occuper une bonne heure par jour, après l’école. Plus l’étude de la grammaire du jour, plus le vocabulaire, plus les devoirs... J’ai l’impression que ça prendra plus de 10 ans avant que je maîtrise cette langue!

Les Chinois dans la classe ont une longueur d’avance : ils connaissent déjà les kanjis. Ne leur reste qu’à apprendre la lecture japonaise du signe. Chaque kanji que je trace semble prendre une éternité (j’ai l’impression d’être dans une classe de calligraphie). Chou, ma nouvelle amie d’origine chinoise, prend ma main qui tient le crayon et me fait tracer en une demie seconde un kanji de 16 traits. Voilà, au Japon en matière d’intellect, je suis un enfant de 2 ou 3 ans...

Comme tous les gaijins qui essaient de s’intégrer, devant les Japonais je fais tout pour cacher mes limites linguistiques. Mais entre gaijins, on n’a pas de honte et on se raconte nos histoires gênantes, nos surprises continuelles et nos trouvailles.

La semaine dernière, je suis allée à un nomikai, ce qu’on pourrait traduire par « long 5 à 7 entre collègues ». Dans mon cas, vous devinez que c’était entre étudiants du cours de japonais. Le résultat : une joyeuse fête entre 9 personnes parlant différentes langues et essayant de se comprendre avec leur connaissance limitée du japonais.



Deux évidences se présentent :

-Peu importe la langue qu’on étudie, on apprend très vite les mauvais mots. J’ai moi-même enseigné le clue de la soirée à mes collègues, qui depuis ce temps s’amusent à le répéter chaque jour en classe (hilarité générale et malaise professoral au rendez-vous)...


- La vie est dure pour les immigrants. Je le comprends encore mieux maintenant. Presque tous les immigrants (j’entends ici les gaijins qui entendent rester au Japon pour la vie) que j’ai rencontré ont travaillé au noir. Heures non-contrôlées, payées comptant sous la table (ou non-payées, si votre boss est un crotté), aucune pause, aucune sécurité.

Nous pensions tous que mon amie nous niaisait quand elle disait qu’elle dort dans un McDo, mais cette semaine elle nous a finalement expliqué que ce n’est pas une blague : « Je vais à l’école de 1h30 à 17h40. Ensuite, ça prend 2h rentrer chez moi à Yokohama, donc je vais directement près de mon travail à Shinjuku et je dors quelques heures dans le McDo avant de commencer mon quart de travail du matin. »

Un autre mec de la classe à toujours faim parce qu’il doit payer ses études à l’école de langue et à l’école de métier à la fois. Il m’a dit qu’il vit sur un budget de 100yens par jour (1,25$).


Enfin... j’ai entendues des dizaines d’histoires comme ça et je côtoie des gens dans cette situation chaque jour. Mais ce ne sont généralement pas ces personnes qui se plaignent de la vie au Japon. En fait, beaucoup de mes amis et collègues dans cette situation adorent quand même le Japon et essaient de s’intégrer au maximum. Et ça me confirme la mauvaise opinion que j’ai des gaijins de l’autre espèce, ceux qui passent leur temps à pester contre les Japonais et le Japon pour tout et pour rien et qui ont constamment le mal du pays. Pour couronner le tout, la plupart des gaijins que je connais qui rentrent dans cette catégorie sont relativement bourgeois et viennent de pays riches, où ils pourraient facilement retourner avec un claquement de doigts, s’ils le voulaient.

Donc finalement, l’adaptation est une question d’attitude et de personnalité...


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De mon guesthouse à la station, il faut prévoir un petit 7 minutes de marche à travers un quartier très calme. Chaque jour, au bout de la rue, je passe devant deux building de 4 étages se faisant face, constamment surveillé par des gendarmes. Il m’est arrivé quelques fois de sortir de chez moi et de m’apercevoir qu’il y avait un agent de sécurité ou un policier à chaque cinq mètres, tout le long de la petite rue, jusqu’à la station. Ces jours-là, le stationnement devant les deux bâtiments sont remplis à craquer d’un seul et unique modèle de voiture, toutes noires, fraîchement lavées, avec un chauffeur aux gants blancs fumant à l’extérieur. Le nombre de voitures identiques peut aller jusqu’à une soixantaine, les jours où le stationnement intérieur est rempli.


Aujourd’hui, j’ai déchiffré les kanjis pour finalement confirmer mon intuition. Dans ma petite rue tranquille, il y a le QG d’un parti politique.


Bonne nouvelle : ce parti politique est le New Komeito, le troisième parti politique en importance au pays et le plus progressiste de ces trois. Le NK lutte entre autres pour de meilleures relations avec les voisins asiatiques du Japon et pour le droit des femmes japonaises et immigrantes. Je vais les saluer plus souvent quand je passe devant, dorénavant.


Juste après, sur la rue, il y a une maison traditionnelle japonaise, entourée d’une enceinte qui ne laisse entrevoir que le toit de tuiles et le pas de la porte principale, par le seimon. Quand il fait soleil, deux chats se couchent là. Quand je ne suis pas pressée, je me penche pour les flatter. D’autres jours, un salaryman est déjà occupé à cajoler les chats et je passe mon chemin. Au temple voisin, un moine fume une cigarette pensivement, tandis qu’un peu plus loin, le son d’un biwa s’envole d’une fenêtre.


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mardi 11 octobre 2011

Shinanomachi, Asakusa, yakuza-eiga, etc.

(Ouais, il fait pas mal beau à Tokyo, cette semaine)



Samedi dernier, j'ai déménagé à l'étage supérieur de l'édifice (toujours à Shinanomachi, dans Shinjuku). Je profite de ma pause repas pour mettre quelques photos sur ce blogue, pour les curieux.

Pendant ce temps, j'allume la télé et je tombe sur une émission pour enfants. C'est un concours de "calage" de lait, avec des femmes sexy déguisées en vaches qui dansent derrière les deux enfants qui participent au concours. Mouais...
Je change de poste et je tombe sur les dessins animés de Ranma 1/2, une série très populaire au début des années 1990. Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est l'histoire d'un adolescent sur lequel est jeté un bien mauvais sort: au contact de l'eau chaude, il se change en femme. La série fonctionne en épisodes indépendants, avec au début de chacun un malentendu que le héros doit essayer de régler sans ruiner le secret de sa double identité.

Bon, voici les photos de ma guesthouse:



(Ma chambre)
(Vue vers l'Est)


(Vue du balcon, vers le Sud)

(Vue du balcon, vers l'Ouest. On voit au loin la tour Docomo,
qui se trouve à côté du centre-ville de Shinjuku - ça prend
30 minutes à pied pour s'y rendre)

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Je mets aussi des photos d'Asakusa, probablement le quartier le plus connu du Shitamachi (la basse ville de Tokyo). À la fois très touristique et très authentique: si vous suivez les touristes, vous vous trouverez au temple Sensô-ji, dédié à la déesse Kannon. Si vous suivez les ouvriers japonais, vous vous trouverez dans des rues le long desquelles sont entassés les clients de tout petits restaurants traditionnels.



Ouais, j'ai pris que les trucs touristiques en photo. Le problème, à Tokyo, c'est que comme dans n'importe quelle ville, on a l'air un peu imbécile si on prend des photos de tout... Y'a bien des façades de maisons et de magasins que je voudrais prendre en photo, ainsi que des affiches et des personnes, mais si on s'arrête avec un appareil photo en mains, les gens commencent à s'arrêter autour de soi pour voir ce qu'il y a d'intéressant.
"Ah non, excusez-moi, je faisais juste prendre en photo la faute d'orthographe sur la façade de votre resto..."

J'ai quand même pris en photo mon mont-blanc au marrons...


J'ai été au vidéoclub Tsutaya de Asakusa et j'ai cru faire un arrêt cardiaque. Une étagère au complet de vieux films de yakuza, et une autre de vieux films de samouraïs. Je veux une carte de membre.
D'ailleurs, mon coeur s'est aussi arrêté de battre lorsque j'ai su que le nouveau film de Shinya Tsukamoto passe actuellement au Festival du Nouveau Cinéma à Montréal. Ça aurait pas pu être présenté quand je suis en ville?! Bande de chanceux...


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