Six semaines à Montréal, puis retour à Tokyo mardi passé.
Au Don Quichotte (le grand magasin d'économies ou on trouve tout, tout, tout...), je tombe nez à nez avec une employée du refuge pour animaux où je fais du bénévolat. Je ne suis de retour au Japon que depuis deux jours. Figée, je reste muette avant de commencer: « Pardon....j'ai oublié.... le japonais.... suis revenue avant-hier... désolée... ». Incapable de penser à une phrase toute simple en japonais! Mon cerveau est en mode français pour encore quelques jours, rien à faire. Heureusement, l'autre est une femme plus habituée aux animaux qu'aux humains et ne semble pas trop gênée de ma gêne.
De toute façon, au Japon, l'important est de savoir s'excuser. On s'excuse tout le temps, à tour de bras, sans y penser. C'est vite acquis. Celui qui ne le fait pas est vite jugé. De toute façon, s'il ne le fait pas, c'est qu'il fait exprès. « Il se pense supérieur! », « Pour qui y s'prend, ce type! » ou encore « Qu'est-ce que j'ai fait pour qu'il me déteste à ce point? ».
On s'excuse quand on échappe quelque chose. On s'excuse quand un collègue nous donne un cadeau (du trouble qu'on a dû lui causé, même si on ne lui a jamais demandé de nous rapporter des croquettes aux crevettes en souvenir de son voyage à Taïwan). Au téléphone, on s'excuse au client de l'avoir fait attendre, même si il n'a attendu que trente secondes. On dit « je suis profondément désolée » à la dame qui a freiné sèchement son vélo pour nous éviter, même si on le fait avec de l'indifférence ou même du sarcasme dans la voix.
Ça devient vite un comportement normal pour nous (les expats) et pour eux (les Japonais), puis quand on sort du pays il faut réapprendre que demander pardon, dans le reste du monde, c'est avouer un tort.
Voilà.
Je m'excuse de ne pas avoir mis mon blogue à jour depuis près d'un an.
+++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++
Affichage des articles dont le libellé est coutumes. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est coutumes. Afficher tous les articles
samedi 2 novembre 2013
samedi 11 août 2012
Obon
Cheval et bœuf, côte à côte |
Beaucoup de personnes âgées vivent ici et on retrouve au détour de chaque rue la trace qu'ici les croyances anciennes persistent toujours. Sur la photo du haut, vous voyez un bien étrange montage de légumes que j'ai découvert, devant toutes les maisons d'une rue, au début du mois d'août. Intriguée, j'ai d'abord pensé qu'il y avait une vieille excentrique qui nourrissait les kappas (ce sont des êtres fantastiques japonais qui ressemblent à une grande grenouille bipède avec un bec à la place de la gueule et un bol d'eau sur le crâne, qui selon la légende raffolent des concombres). Les poupées-légumes étaient toujours là après quelques jours et en me renseignant, j'ai appris que c'est une coutume de l'Obon, la fête des ancêtres (parfois appelée aussi fête des morts). Lors de cette fête, les ancêtres reviennent du pays des morts pour visiter leurs descendants. Le cheval, représenté par le zuchini, permettra au mort de revenir à toute vitesse, alors que le bœuf, représenté par l'aubergine, repartira plus lentement avec l'ancêtre, sans presse. On retrouve aussi un petit tas de cendres devant les poupées, qui sert de "destination" à l'ancêtre (une cible en quelque sorte).
Bon, je vous laisse, je m'en vais au karaoke avec des amis!
+
Inscription à :
Articles (Atom)